Les cités ouvrières de Mulhouse

En 1853, pour résoudre le problème du logement ouvrier, Jean Dollfus, patron de DMC (Dollfus-Mieg Compagnie) a créé la Société des cités ouvrières de Mulhouse. L’architecte retenu pour ce projet était Émile Muller, un Altkirchois de 29 ans.
Ce projet permettra aux familles ouvrières d’avoir une meilleure qualité de vie et d’accéder, après une période de quinze ans, à la propriété de leur maison.
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Ce modèle d’habitat social est visité, en 1860 par un Parisien. Subjugué par ce qu’il voit, il décrit sa promenade dans cette cité.

« Un dimanche d’été, je me trouvais à Mulhouse, plus désœuvré que ne le fut jamais un Parisien en province. Que faire à Mulhouse un jour de repos ? Je m’avance au nord de la ville, où sont situées les cités ouvrières qui, le dimanche, doivent être peuplées de tous leurs habitants…
Lorsque le coton cesse de s’enrouler autour des innombrables broches des filatures, de courir sur les métiers à tisser ou sur les rouleaux d’impression, Mulhouse n’a pas plus de raison d’être que Thèbes ou Memphis d’antique mémoire. Encore dans ces veilles cités égyptiennes a-t-on des ruines à contempler, mais ici pas de monuments, pas de promenade publique, pas même de musique militaire, cette distraction officielle des plus petites sous-préfectures.
Je suis bientôt hors de la ville et je m’avance vers une famille d’ouvriers assis devant une maison de coquette apparence ; je demande où sont les cités ouvrières.
« C’est ici, me répond le chef de la famille. Je vais vous conduire près du surveillant qui vous fera voir en détail nos établissements et quelques-unes de nos maisons. »
Nous traversons plusieurs rues bien alignées, bien pavées, éclairées au gaz et pourvues de fontaines.
Toutes les constructions qui bordent ces rues sont établies sur le même plan. Ce sont de jolies maisons entourées de jardins cultivés.
Les habitants sont endimanchés. Décidément, ce sont bien là les cités ouvrières, ce que j’avais peine à croire, car je m’attendais à voir d’immenses casernes à quatre ou cinq étages, pressés l’une contre l’autre, avec de petites cours semblables à des puits. »

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Source : Revue « Magasin pittoresque », volume 29, année 1861

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